Ynes avait décidé de prendre un moment... [ pv Katie ]

... pour aller voir sa fille. Elle n'était encore jamais venu dans son nouvel appartement, depuis leur arrivée à Chicago. Sa limousine noire s'arrêta donc devant un grand bâtiment et la Souveraine en sortit après que son chasseur lui ait bien gentiment ouvert la porte. Elle regarda le sommet de l'édifice puis autour d'elle. Des enfants joués un peu plus loin. Portant leur sac scolaire sur le dos, ils venaient tout juste de rentrer de l'école. Ils s'amusaient simplement... un peu trop fort aussi. Mais que voulez-vous? Ce sont des enfants! Ynes portait un manteau long et beige à haut col. Habillée en pantalon et avec un chemisier de la même couleur, en plus de la limousine... Elle faisait vraiment classe pour la Côte d'Or. Si on disait que les personnes riches portaient de la fourrure, ça n'était, bien entendu, pas du tout le cas de la Souveraine : c'était une fervente défenseuse de la cause animale et elle aurait trouvé plus qu'inapproprié, voire honteux d'en porter sur elle, d'une manière où d'une autre... La banlieue où elle se trouvait était tout ce qu'il y avait de plus populaire, avec de grands et beaux platanes sur les trottoirs, de petits carrés d'herbe et des bâtiments à perte de vue. Il était clair que pour mener une vie plus "normale", Kate n'y était pas allé par quatre chemins! Par contre, le soleil couchant à l'horizon envoyait ses derniers rayons à-travers les branches des arbres. Ce spectacle était magnifique.

"Alors... C'est ici qu'elle vit?"

Ca n'est pas qu'elle n'avait jamais voulu y mettre les pieds dans ce quartier! Mais son travail à l'intérieur et à l'extérieur du Manoir lui prenait quasi-littéralement tout son temps. Elle n'avait pas était aussi occupée depuis qu'elle avait élevé les jumeaux! Vous ne pouvez même pas imaginer le nombre de bêtises que peut faire un bébé lycan... Mais alors deux! C'était tout simplement la folie! A peine un était couché, qu'il fallait courser l'autre dans toute la maison! Les soirs de pleine lune étaient de tout même de merveilleux souvenirs! La louve chassait avec ses petits des animaux dans toute la forêt avoisinant le domaine du second mari d'Ynes. Il faut imaginer un terrain de chemin de plusieurs centaines d'hectares, où le danger existe, bien sûr mais où il est minimisé de part la force même des loups-garous. Ah oui! C'étaient vraiment de très bons souvenirs! Après avoir adressés un léger sourire aux jeunes qui la dévisageaient, Kate entra dans le bâtiment. Elle prit l'ascenceur (parce que monter quatre étages à pied, ça n'était pas trop son truc!) et arriva enfin sur le pallier. Elle salua rapidement les voisins de sa fille et toqua à la porte de cette dernière. Elle donna trois coups ni trop légers ni trop violents. Elle n'était pas attendue et elle n'était pas vraiment en bons termes avec sa fille... Soit. Mais ça n'était pas une raison pour ne pas aller la voir! En plus qu'elle prônait un minimum de communication, histoire que tout le monde se fasse entendre...

Se fut éreintée que je rentrais chez moi en cette de journée. La vielle qui me servait de patronne m’avait fait bosser jusqu’à épuisement ! Je me laissais tomber dans mon canapé en soupirant… Elle voulait ma mort ou quoi celle là ? Heureusement, j’étais en congé le lendemain, je pourrais me reposer tranquillement et peut être que je passerais au bar voir Zack… Peut être ? C’était certain ! Je mourrais d’envie de le voir… Mais en même temps, j’étais assez mal à l’aise à l’idée de devoir lui annoncer qu la rencontre avec ma mère ne se ferait pas. ‘Désolée chéri, mais ma mère refuse d’avoir un humain comme gendre…’ Comme si j’allais lui ça comme ça. Je trouverais bien quelque chose ! Je n’aurais qu’à dire que nous nous sommes disputées avant d’aborder le sujet ! Je soupirais une nouvelle fois, lasse… Pourquoi ma famille s’évertuait elle à me rendre la vie impossible ? A chaque fois que tout se passait bien, et que je touchais le bonheur du bout des doigts, ils étaient là à me mettre des bâtons dans les roues ! Ras l’bol !

Des coups à ma porte, et je cessais de ruminer comme la terre entière pour aller ouvrir… Qui cela pouvait il être ? Je n’attendais personne… Et encore moins la personne qui se trouvait derrière la porte ! Je lâchais un petit cri de surprise mêlé à une sorte de peur en découvrant ma mère. Qu’est ce qu’elle venait faire là ? Jamais elle n’avait mis les pieds ici auparavant ! Mon Dieu ! quelqu’un est mort ! Il est arrivé quelque chose de grave à Josh ou à Malta ! J’étais tellement choquer de la voir que je ne pouvais imaginer qu’elle s’était déplacée juste pour le plaisir…

« Il s’est passé quelque chose ? »

Oui, bon… Pas vraiment polie et vu la tête d ma mère, je faisais peut être fausse route… Alors quoi ? Elle était simplement venue se faire payer le café ? Ouais, bien sûr ! En attendant, je n’allais pas la laisser sur le pas de la porte !

« Entre, j’t’en pris. Tu veux boire quelque chose ? »

Si on m’avait dit un jour que je destinerais ces mots à ma mère ! En attendant, j’étais vraiment curieuse d connaître la raison de sa venue…

"Non."

Il fallait s'y attendre... Ynes avait-elle dit, un jour, qu'elle ne se dépassait jamais sans raison. C'est ainsi que les dînes familiaux devenaient des dîners politiques, que des attentions devenaient des privilèges... et que des vies n'étaient jamais "normales", en plus d'être celles de créatures quasiment immortelles. La première question de Kate faillit décrocher un sourire sur les lèvres d'Ynes, mais elle le garda pour répondre à sa seconde :

"Oui, un verre d'eau, s'il te plaît."

Elle entra enfin dans les quatre murs où avait choisie de vivre sa fille. C'était plutôt douillet et chaleureux. Les quelques rayons de soleil éclairaient la pièce à-travers de fins rideaux. Ynes prit un instant pour observer tout ce qui se trouvait à portée de vue : la couleur des rideaux, des coussins, les ouvertures entre les pièces, les portes et les photos sur les murs et sur un meuble. Beaucoup d'entre elles représentaient Kate et Joshah, déjà devenus des jeunes gens bien entendus. Il n'existaient que très peu d'exemplaire d'un dessin qu'avait fait faire Ynes des jumeaux, bébés. En fait, la Souveraine en avait gardé un et en avait donné à chacun de ses enfants. Elle ôta son manteau et le posa sur son bras, à l'horizontal. Elle continua d'avancer dans l'appartement et s'arrêta dans le salon. Elle prit le verre d'eau et en bu une gorgée (j'avance un peu ^^). Elle était ravie de se trouver là. Enfin. Ca n'était pas le premier appartement que prenait Kate, en dehors des propriétés des Enghart, mais la lycanthrope aimait beaucoup rendre une visite - sommaire - à sa fille. Comme pas mal de parents humains, en fait, qui ont besoin de savoir où se loge leur petit et s'il s'en sorte. Réponse obtenue. Elle pouvait parler de sujets plus houleux. En quelques jours, il était arrivé pas mal de choses : Ynes avait annoncé que ses enfants étaient les héritiers du trône, Kate avait dit qu'elle comptait se marier, Joshah avait avoué qu'il avait tué Edward et avait quelque peu perdu la tête quand sa soeur et lui ne s'était pas vu pendant presque trois semaines et la future Souveraine avait fait de houleuses révélations au Bras droite actuelle de sa Majesté. Loin de ressembler à toutes les familles, les Enghart avaient besoin d'une sorte de... mise au point. D'un regroupement, si vous voulez... Et le manoir était un véritable nid à commèrages, même si une ambiance agréable y règnait toujours.

"Ton appartement est charmant.", commença Ynes, en faisait fi du peu de bazar qui restait. "Tu as toujours eus du goût pour les décorer."

Elle marqua une pause. Ce qu'elle pouvait aimer le mystère, cette lycan! Rien à avoir avec ses fonctions royales, elle était comme ça, alors même qu'elle était encore humaine. Mais c'est tout une autre histoire...

"J'ai quelques questions à te poser. Et voici la première : comptes-tu faire de ton fiancé un lycanthrope?"

Là voilà la solution à tout plein de problèmes, vous ne pensez pas? C'était le plus simple... Mais, comme bien souvent, on n'y pense pas... Dans ce domaine, la Reine avait déjà de l'expérience. Une douloureuse expérience.

Un verre d’eau ? Pourquoi pas avec une paille ? C’était pourtant l’heure de l’apéro ! Mais bon, c’était comme elle voulait après tout. Je la laissais entrer, et regardais avec méfiance de chaque côté du couloir si Parker n’était pas caché. Ouf… Je refermais la porte avec soulagement. J’avais pas vraiment envie de voir l’autre tâche, et encore moins chez moi ! Je laissais ma mère prendre ses aises et partis à la cuisine pour revenir avec le verre demandé. Je lui tendis et écouta ses compliments de pure politesse. Je n’attendais qu’une chose : Qu’elle me dise la véritable raison de sa présence ici ! Elle ne se déplaçait jamais pour rien, elle avait quelque chose derrière la tête, j’en étais certaine ! Et… J’avais raison, comme souvent. Des questions ? Je m’asseyais dans l’un d mes fauteuils en craignant le pire… Et bien, qu’elle se lance, mais je ne pouvais promettre de garder mon calme.

Cependant, au lieu de me faire sortir de mes gonds, sa question me paralysa… Elle n’était pas sérieuse ? faire de Zack un Lycan ? C’était contre mes principes ! Déjà que je n’avais pas le courage de lui dire la vérité sur ma condition… Et puis, qui dit qu’il le voudrait lui ? Même si il le prend bien, il ne voudrait peut être pas de l’immortalité ! Et autant dire que je me refusais de lui imposer ! Je savais pourquoi ma mère posait cette question… Elle y voyait là la solutions à tous nos problèmes… Si il était un Lycan, plus rien ne se mettrait entre nous… Elle ne l’acceptait pas comme il était, mais elle essayait tout de même de m’aider, j’en étais consciente. Et pourtant, se fut avec une certaine sécheresse que je répondais :

« Et pourquoi n’as-tu pas fait de mon père un Lycan ? »

Est-ce que je cherchais à lui faire du mal ? Je ne pense pas… j’ignorais bien trop de chose pour lui en faire volontairement en tout cas… Mais c’était une chose qu je voulais savoir depuis bien longtemps. En faite, je voulais en apprendre plus sur mon père, trop de secret entourait sa personnalité… Je ne savais même pas la façon dont il avait trouvé la mort… Alors, avant de me faire des reproches et de me dire comment gérer ma relation avec Zack, qu’elle m’explique un peu plus de chose sur sa propre relation avec mon père…

Ynes s'était assise en face de sa fille et avait posé son manteau à côté d'elle. Elle était certaine que Kate aller la lui demander, en guise de réponse à sa question, cette autre question précisément. Elle connaissait bien sa fille et son fils... Manipulation? Absolument pas, vu qu'elle comptait lui donner de plus amples informations. Elle regrettait tout de même l'époque avant la grande extermination... Quand les clans formaient de véritables macro-famille et que l'on avait toujours un oncle ou un cousin "symbolique" pour transmettre le passé de la race et de son histoire aux nouvelles générations. Cela n'était pourtant pas la meilleure solution... Communiquer de parent à enfant et inversement, c'était une chose que ce serait perdu à force et les anciens seraient très certainement devenus de plus en plus reclus, tout en gardant le silence sur beaucoup de faits... Là, la seule véritable "ancienne", si on exceptait Mathias, bien entendu (mais il est mort, non), c'était Ynes... Et il y avait des tonnes de secrets chez les Enghart, on ne le dira jamais assez...
La Reine avait toujours eut l'impression que Joshah lui ressemblait énormément... Et ça n'était pas faux. Il papillonnait énormément et aimerait peut-être peu, peut-être "mal", et, même s'il se comportait toujours comme un adolescent, il y avait de grandes chances qu'iil aimerait de manière sincère, tout en prenant conscience des difficultés à surmonter. Kate, par contre... était comme son père : elle se contentait de ce qu'elle avait et donnait son affection très rapidement. Cela ne veut pas dire qu'elle aimait n'importe qui, elle avait toujours eut un certain goût pour les "gentils garçons".

"Parce qu'il est mort avant.", se contenta-t-elle de répondre sur un ton neutre. Bien sûr qu'elle l'avait aimé, bien sûr qu'elle s'était sentie bien à ses côtés... Mais le temps a tendance à amoindrir certaines blessures. Ou, du moins, en donne l'impression. Alors qu'elle tenait toujours son verre dans la main, elle se sentit pas sa main se crisper et l'éclater. Elle baissait lentement la main vers la brûlure, avant de se rendre compte qu'elle saignait.

"Aurais-tu de quoi me nettoyer?", demanda-t-elle avec le même calme. Le fait est qu'en dehors d'une période de guerre, Kate pouvait batifoler avec qui elle voulait. Littéralement, qui elle voulait. Elle l'avait laissé approcher Edward, tout en sachant qu'elle allait souffrir... On espère que ses enfants retiennent la leçon... Et ils retombent dans le panneau! En même temps, les humains avaient toujours eut une sorte d'attraction sur les Immortels. A cause de leur côté éphémère, sans doute... Pour survivre, pourtant, il fallait apprendre à se détacher et à revoir ses priorités. Ynes en avait deux et, bien qu'elle ait déjà pensé à se retirer, il était clair qu'elle était la seule personne apte à régner.

Parler de leur père... Même si Joshah n'était pas là, elle n'avait pas la sensation que ce soit déplacé. Et puis, s'il avait été présent, elle aurait pu avoir du mal à les contenir tout les deux.

"J'ai pensé à tout abandonner quand vous êtes nés, ton frère et toi : la guerre entre lycans et vampires, l'aide que j'apportais aux anciens chefs... Juste pour vivre avec lui et vous... Aux questions que tu te poses : non, je ne lui ai jamais avoué ma véritable nature. Et oui, je le regrette encore aujourd'hui. Je sais à quel point cela peut être douloureux... Mais si tu ne lui dis rien, il entrera tout de même dans ce monde... Que feras-tu si les Vampires trouvent l'endroit où tu habites? Et s'ils s'en prennent à lui..? J'ai eus la chance de ne pas aimer en temps de guerre, Kate, mais tu n'as pas ce luxe."

Assis n face de moi, je fixais ma mère avec sérieux en attendant qu’elle daigne répondre, et quelle réponse ! Je ne m’y attendais tout simplement pas ! En faite, j’avais toujours pensé qu’elle ne l’avait pas suffisamment aimé pour faire de lui un Lycan… Voilà se qu’engendrent les non dits… Des suppositions parfois faussées et cruelles. Ma mère ne montrait que très rarement ses émotions, il était difficile, voir impossible de connaître ses sentiments, alors certain la voit comme une femme de glace… Moi aussi, je la voyais ainsi… Pas de place pour les sentiments, seulement pour les affaires ! Ils se trompaient, je me trompais… Elle était juste réservée… Une reine ou une femme d’affaire ne doit pas montrer la moindre faiblesse… Serais je capable de dissimuler mes sentiments comme elle ? J’en doutais fortement… Le bruit du verre qui se bris me fit revenir à la réalité, et la main ensanglantée de ma mère me laissa sous le choque. Et elle, elle gardait son calme, comme si tout était normal… Incroyable ! Sans un mot, j’allais lui chercher de quoi la nettoyer et revins avec un gant humide. Cela devrait suffire, la plais ne devait pas être importante et se cicatriserait d’un instant à l’autre.

Je m’agenouillais près d’elle, puis commençais à essuyer le sang qui coulait le long de sa main, tout en écoutant ses paroles. Ainsi, jamais mon père n’avait su pour la condition de ma mère ? Elle avait du soigneusement lui cacher celle de Josh et moi par la même occasion… Et elle aussi avait pensé tout quitter… Tout comme moi… Je me sentais plus proche de ma mère à cet instant. Savoir que nous avions vécu des choses similaires, qu’elle n’avait pas toujours était cette femme forte que je connaissais… Quant à ses propos sur les vampires, ils m’horrifièrent car ils étaient totalement fondés, et pourtant je n’y avais jamais pensé jusque là. Mon Dieu ! Je m’étais Zack en danger, et sans m’en rendre compte ! Devrais je comme la proposé ma mère, lui révéler la réalité… Oui, mais quelque chose m’en empêcher, quelque chose qui me broyait les intestins à chaque fois que j’y pensais…

« Mais… si il n’accepte pas ? Si il me rejette ? Je ne veux pas le perdre maman… »

J’avais beau dire que j’avais une confiance absolue en son amour, j’avais tout de même des doutes. Des doutes que je partageais pour la première fois avec ma mère…

« Et si je venais à le mordre sans son consentement, il pourrait m’en vouloir pour toujours, et je le perdrais aussi ! »

Mes craintes, mes angoisses… Rien que de penser qu’il pourrait me quitter me faisait monter les larmes aux yeux.

« Que dois je faire maman ? »

Quand le sang fût retiré, la plaie n'était plus visible. Il était hors de question de salir ses vêtements de couleur claire! Dès le moment où Ynes avait dit à ses enfants qu'ils seraient ses héritiers, elle avait mit en place une sorte d'intronisation : il fallait qu'ils commencent à considérer l'ampleur de leur importance et des choix en face desquelles ils étaient mis... Dans son amour pour eux, elle leur avait laissé une certaine liberté. Peut être parce qu'elle-même ne pouvait en jouir... ou plutôt qu'elle avait décidé de ne pas en jouir et, qu'elle ne l'avait jamais remise en doute ou restreinte. Mais elle ne plaisantait jamais avec ses responsabilités, elle était Reine... Quand un peuple regarde sans arrêt tout vos faits et gestes, il faut être apte à garder un certain contrôle sur soi, à avoir certains priorités... Alors. Elle ne comptait pas mourir. En fait, mettre en place ses héritiers à la Cour était aussi une manière d'assurer les liens entre les membres de la famille Enghart. Il n'y avait pas que ça... Il restait tout de même un risque pour qu'elle perde la vie : il n'y a que deux personnes pour qui elle se mettrait volontairement en danger (bientôt... il y en aurait trois... mais c'est une autre histoire...). Ainsi si les deux êtres qui étaient les plus importants pour elle étaient en sécurité... Elle pouvait se concentrer sur des affaires plus... politiques. Jusqu'ici, elle avait toujours agit ainsi. Eux d'abord. Même si vouloir leur bien impliquer qu'il fallait mettre une certaine distance entre la Reine et ses enfants. Tout le monde devait la craindre, elle et ses jugements! C'est le propre d'une Souveraine après tout! Elle ne devait être prise à la légère par personne, même par Joshah et Kate! Oh, bien sûr... à eux, elle ne ferait jamais rien. Elle en était parfaitement incapable, mais aux autres lycanthropes... Il y avait une chose pire que mourir lorsque le monde dans lequel on vit est en guerre : être seul, exilé... Une solution extrême, dure et délicate dont elle seule pouvait décider. Ynes laissa sa fille terminer de parler. Elles en avaient besoin, autant l'une que l'autre et, quelque part, dans le coin de son coeur, la lycanthrope était touché. Son regard était doux, compréhensif, maternel... Toutes les deux n'en avaient sûrement pas finies de se disputer. Mais elles savaient qu'elles s'aiment mutuellement et ce moment en était une démonstration. Sa réponse lui vint naturellement... Elle n'allait pas faire plaisir à sa fille, peut être même serait-elle blessée. Mais Ynes s'était toujours promise d'être sincère envers les autres...

"Kate...", commença-t-elle d'une voix douce. "S'il te rejette et ne t'accepte pas comme tu es... C'est que tu mérites mieux: un tel homme ne serait pas digne de toi. Personne ne peut savoir à l'avance comment il va réagir à cette nouvelle. Aussi, faudra-t-il sûrement lui laisser du temps. Tu sais déjà ce que je pense du fait d'épouser un humain... Tu sais ce que j'ai vécu égalemment... Ne le mords pas sans son consentement... Mais peux-tu être sûre qu'une vie d'immortel auprès de toi ne l'intéressera pas?"

Elle s'arrêta là... mais n'en avait en fait pas fini... Malgré tout ce qu'elle avait en cours, autant au Manoir que dans d'autres affaires... Si ce "Zack" s'avèrait réceptif... s'il acceptait de devenir lycan... Bien sûr qu'elle l'accueillerait... En dehors de ces possibilités, elle ne voyait pas l'intérêt de se retrouver en sa présence. Il était important pour sa fille, soit. Mais Ynes ne voulait pas la pousser, d'une manière ou d'une autre, à espérer passer un bout de sa vie avec lui. Kate devait se construire et encore un peu, grandir... Cette histoire ne cesserait de l'éloigner de ce qui devrait être ses nouveaux objectifs.

Je reprenais mon 'service' au bar dans moins d'une heure. Je m'éveillais donc avec mauvaise humeur et passais sous la douche où l'eau froide ne tint pas ses promesses d'un réveil prompt et efficace... Foutue nuit ! J'étais frustré de ne pas réussir à trouver un tant soit peu de plaisir à tuer ces derniers temps ! Les humains -Ou plutôt mon régime alimentaire- étaient une belle brochette de perdants et leur courir après me fatiguais prodigieusement ! Que dire des Lycans ! Trop jeunes, ils me facilitaient un peu trop la tâche de par leur bêtise congénitale ! Ou donc était passé les vrais combattants sanguinaires et fiers de mon 'passé' ? Ah ouais, merde ! Tous morts ! La société de consommation devait aussi influencée nos 'amis les animaux', car aucun n'avaient assez de hargne ou de tripes pour m'amuser un peu... D'ailleurs, je trouvais que d'une façon générale, les Lycans s'étaient quelque peu empâtés, non ? Bien plus 'bouboules' qu'il y a quelques siècles, bien plus lourdauds aussi... M'enfin, vive le sang ! Au moins pas de mauvaise surprise avec cela... Enfin si ! Je devais me fournir en sang de plus en plus 'jeune' ! Et encore le môme obèse de la dernière fois m'avait filé des aigreurs d'estomac... Foutue mal bouffe ! A mort les aliments trop riches ! J'avais la nostalgie du Moyen âge ! Ah ! La belle époque ! Nul besoin de se planquer comme un rat pour savourer un bon repas ! On nous craignait ! L'Homme était tellement archaïque en ce temps béni ! Pfu ! Je m'habillais dans un état proche de l'apathie la plus totale puis j'avisais quelque chose au pied de mon lit... Ah oui ! J'avais un cadeau pour Kate !

Je consultais ma montre... J'aurai tout juste le temps de déposer mon présent à la jeune femme avant de prendre le chemin du boulot. Je mis un certain temps à arracher la bague au doigt que j'avais chapardé à l'une de mes victimes de la nuit puis je rinçais le bijou sous l'eau clair... Merde l'odeur du sang ! Ma gazelle la sentirait de suite si je ne m'appliquais pas davantage... Allez hop, à la Javel le caillou ! Je levais la pierre au-dessus de ma tête et j'en appréciais une dernière fois les reflets changeants... Parfait ! Cette sympathique bourgeoise avait eu un sang onctueux et cette bague était une pure merveille... Il aurait été dommage de l'incinérer avec le cadavre n'est-ce pas ? Non, mon bon coeur se devait de l'offrir à ma 'Dulcinée'... Oserais-je en rajouter en la lui offrant en tant que bague de fiançailles ? Oui, pourquoi pas ! Tant qu'à être odieux et radin, autant rajouter un soupçon d'ironie à tout ceci ! Je quittais mon appartement rapidement.

Le trajet fut court et l'immeuble de Kate m'apparut bientôt ! Je gravis les marches trois par trois et me retrouvais surpris devant sa porte... Tiens ! La porte était entrebâillée... Étrange ! J'entrais, méfiant, et je pris tout de suite un visage de circonstance en trouvant Kate et une autre femme dans son salon,

Je suis désolé de vous interrompre ! Kate enfin ! Ta porte ouverte est une véritable tentation à une agression ou à un cambriolage... Sois plus prudente mon amour !
* Ouais enfin, l'agresseur serait plutôt un futur mort... *

Je m'approchais d'elle et posais ma main contre sa joue veloutée. Je lançais un regard interrogateur sur l'autre femme... Que je venais tout juste de reconnaître grâce à la photographie entre aperçue dans la chambre de Kate l'autre nuit. Voici donc Belle-môman ! Oui et bien, elle était certes photogénique mais la réalité était plutôt décevante... M'enfin, pour ce que sa plastique m'évoquait... Inutile donc d'entrer dans ce genre de considération douteuse... Par contre sa tête serait un excellent trophée pour la décoration du salon de Maple Grove... je souriais doucement et tendais la main vers elle,

Bonjour... Je suis Zack Saders... Le fiancé de Kate... Vous êtes une amie ?
* Elle n'était peut-être pas au courant... Et bien, c'est fait comme cela ! *

Voyons un peu comment Kate allait me présenter cette chère demoiselle... N'oublions pas que l'Impératrice des trucs à poils paraissait à peine plus âgée que sa propre fille... J'aurai bien compatis au sort de cette pauvre Kate, mais je 'm'amusais' trop pour cela ! J'attendis donc, sans ôter mon sourire et sans paraître me rendre compte du silence assourdissant qui s'installait entre les trois protagonistes de cette charmante scénette...

Encore assise, Ynes pencha légèrement la tête en entendant quelqu'un la porte grincer. Elle se retourna pour voir un jeune homme. Zack, très certainement. LE Zack en question, d'ailleurs. Elle le regarda de haut en bas, comme si elle voulait enregistrer le plus d'informations possible. Bisou, bisou... Le regard de la Souveraine était attendrie. Elle souriait presque, maternelle... Il se nomma finalement. Saders. Dire que les hommes de main de la Reine avaient eut un mal certain pour retrouver sa trace seraient peu dire... En même temps, ce couple n'était pas vraiment l'objet de toutes ses pensées... C'était important. Certes. Mais gérer une meute de loup-garous en délire l'était tout autant. Voire pire! Du moins, en apparence. Elle regarda Kate, haussant légèrement les sourcils, alors que le jeune homme avait lancé les présentations. Elle dû attendre un quart de secondes avant de sourire à son tour de saisir la main de Zack tout en répondant.

"Je suis Ynès Enghart, la mère de Kate."

Pas de chichi! Pas la peine de trouver un mensonge, qui allait forcément en amener d'autres. Ynes avait besoin de raison et en avait besoin tout de suite! Sa fille était l'héritière du trône! Alors autant voir si l'homme qu'elle avait choisie était "digne" ou pas. Mais... cette odeur... Zack sentait la Javel à plein nez. Ecoeurant! Etrange... - même si pour Ynes, bien des choses communes pour les autres lui paraissait suspectes - Et cette peau pâle... Peut être pas encore de quoi aller de quoi retourner la boue! Mais de quoi la remuer... C'était déjà pas mal. L'amour était bien l'un des seuls domaines où Kate se trompait constamment. Elle lança un regard à sa fille, puis à Zack, regarda par dessus l'épaule de celui-ci, vit la porte encore ouverte et alla la refermer. La suite de la conversation risquait de plus donner envie de fuir... Autant à Kate, qu'à Zack et elle-même. On passe les effets et on attend de la franchise. Elle revint après avoir fermé la porte. Rien dans son attitude, ses gestes, les traits de son visage n'indiquaient que c'était une plaisanterie.

"Kate ne vous ne vous en a peut être pas encore parlé : je suis contre votre mariage. Du moins, tant qu'elle ne vous aura pas avoué toute la vérité. Je ne fais que supposer que vos intentions envers elle soient louables... Kate, si tu ne le fais pas, c'est moi qui lui dirais."

Alors oui, c'était un peu violent. Peut être trop pour la sensible Kate. Mais plus le temps avait passé, moins Ynes avait été tendre avec elle. Il faut s'endurcir un minimum pour gérer un peuple. Hors de question que ses enfants le découvrent une fois qu'elle aurait disparut! Parker les mangerait tout cru, sinon... Rien à voir avec la force. Question de connaissances et de volonté de pouvoir. C'est une véritable drogue, cette petite chose-là. Et c'était la préférée de son bras droit. Sursaut d'autoritarisme et de balayage devant sa porte. Sur que... il avait tiqué en la regardant pour la première fois... Il ne manquerait plus que ce soit un chasseur ou quelque chose du genre!

J’étais suspendue aux lèvres de ma mère, elle devait avoir une solution, la réponse à mes inquiétudes… Elle avait vécu, connaissait bien plus de chose que moi, alors, elle devait pouvoir m’aider, non ? Et enfin, elle me proposa une solution… Mais là, j’étais septique… M’en tape qu’il ne me mérite pas ! Je l’aimais, alors plutôt me taire que de le perdre… C’était lui que je voulais, pas un autre ! En fait, cette réponse ne me donnait pas du tout de courage, bien au contraire… J’aurais préféré entendre ‘il t’aime, il acceptera sûrement tout d ta part’, même si elle ne le pensait pas, au moins ça m’aurait aidé, mais là… Cependant, elle avait raison, je ne savais pas comment il allait réagir… Peut être qu’avec un peu de chance, il le prendrait bien. Mouais, pas sûr, mais je me rassurais comme je le pouvais. Toujours agenouillée auprès de ma mère, j’ouvris la bouche pour lui expliquer mon point de vue, mais la refermais aussitôt en voyant Zack entrer dans le salon…

Depuis quand était il là ? Qu’avait il entendu au juste ? Je me redressais d’un bond, j’vais perdue toute couleur, et j’étais trop inquiète pour écouter ce qu’il me disait. Sa main sur ma joue me soulagea et me fit revenir à la réalité. Tout allait bien… Non, pas du tout ! Comment lui dire que la femme assise dans mon fauteuil était ma mère ? Une amie ? Oui, oui, très bien ! Voilà la solution, mais déjà ma mère me coupait dans mon élan. Je me laissais tomber dans mon canapé, complètement dépité… Jamais il n’allait croire une telle chose ! Ou alors, il allait se poser un millier de question… Je profitais du fait qu’elle parte fermer la porte pour chuchoter à Zack :

« Elle m’a eu très jeune, et c’est une adepte du botox ! »

Mensonge, mensonge… mais que faire d’autre ? Déjà, ma mère revint, et je priais n’importe quel Dieu pour que cette rencontre fortuite ne tourne pas à la catastrophe… Et bien entendu, mes prières furent inutiles. Le fait qu’elle annonce être contre notre mariage de but en blanc fit dangereusement accélérer mon rythme cardiaque. Bon sang ! Mais qu’allait penser Zack ? Mais la suite fut bien pire… Seigneur ! Elle me faisait quoi là ?! Me mettre au pied du mur devant Zack ! comment j’allais m’en sortir. Parce que bien entendu, Zack allait attendre des réponses, et même si je mentais ou que je trouvais une échappatoire, ma mère allait tout balancer ! Comment pouvait elle me faire ça ?! Pourquoi ne me laissait elle le temps de me préparer, de trouver le courage et la force suffisante pour le faire, et surtout, le bon moment ! Non, parce que là, au cas où elle ne l’aurait pas remarqué, se n’était pas vraiment le moment idéale ! Je cherchais rapidement un moyen d m’en sortir sans trop de peine, lorsqu’un excuse à peu près valable me vint :

« Oui, mais là, Zack n’a pas le temps, il va devoir aller travailler ! N’est ce pas chéri ? … On en parlera plus tard, hein ? »

Allez, pitié, qu’il m’approuve et qu’il parte avant que ma mère ne commette l’irréparable…

Mon 'Tendron' se laissa tomber sur son canapé... Brisée sans doute ! Môman ne le remarqua même pas... Ah l'amour maternelle, il n'y avait que cela de vrai, n'est-ce pas ? Je compatissais très brièvement au mal être momentané de Kate... Courage 'mamour', dans quelque temps, tu rirais de cette situation en y repensant, ou pas ! Tout dépendrait du degré de franchise de la génitrice... Et vlam ! Au moins, cette Ynes n'y allait pas par quatre chemin... Habile comédien, je mimais l'étonnement le plus total en regardant alternativement Kate et le seconde femme. Ma ’Dulcinée’ sembla vouloir s’ouvrir les veines (Cool !), et je ris in petto au caractère direct et sans détour de Ynes... Au moins, elle aimait que les choses soient claires dés le début... Je l’aurai imaginée un peu moins brute de décoffrage ! Mais bon, une bête restant une bête, il était évident qu’elle n’avait pas une once de finesse, ni de diplomatie... Pas grave, je m’en accommoderai ! Je ne détournais pas les yeux lorsque môman m’examina avec attention, me soumettant bien sagement aux quelques réflexions qu’elle devait sans doute se faire... Bof ! Je ne voyais pas comment elle pourrait soupçonner quoi que ce soit... J’aimais beaucoup se sentiment de puissance qui était le mien en cet instant... Je savais qui elles étaient... Elles, non ! J’avais donc une longueur d’avance... A moi de faire en sorte qu’il en soit toujours ainsi ! je serrais avec chaleur la main de Ynes qu’elle avait glissé dans la mienne, puis quelque peu embarrassé mais respectueux, je répondais,

Je suis enchanté de vous connaître enfin, Kate... M’a beaucoup parlé de vous...
* Mouais, façon de parler hein... *

Elle n’avait pas l’air enchanté du tout de mon connaître... Oh ! Quel dommage !... Sans me répondre, elle quitta la pièce et aussitôt Kate sortit de son espèce de transe pour tenter une explication qui, à défaut d’être crédible [mamour toi paraître une vingtaine d’années, elle une petite trentaine... Aucun humain ne croirait une telle chose... Ou si, un alcoolique-stupide-et-complètement-imbibé-de-whisky], me fit sourire. Je m’approchais d’elle, l’extirpais de son canapé, et la serrais contre mon coeur. Je caressais ses cheveux, tentant d’apaiser sa nervosité plus que palpable,

Je comprends... Je suis désolé d’être passé à l’improviste... Tu ne m’en veux pas j’espère ?
* Oh si ! Déteste moi ! Pitié ! *

Madame-sa-Mère revint dans la pièce et je relâchais mon étreinte sur une Kate tremblante et passablement chiante... Du nerf bon sang ! Cette femme te fait donc si peur ? Hum... Bon à savoir ça !... Je la regardais sans animosité, puis elle lança sa ’bombe’... Pour sûr, elle avait le goût de la tragico-comédie cette femme... C’était donc ’ça’ la reine des Lycans... Une femme impatiente et complètement stupide... Nan, parce que là, nous frisions le grand n’importe quoi ! Heureusement, que je n’aurai jamais réellement à faire parti de leur vie à cette bande de malade ! La connerie étant contagieuse, je souriais avec douceur en lui laissant un regard peiné,

De quoi parlez-v...

Kate m’interrompit sur le champs et je lui coulais un regard surpris... Et bien alors ? Tu te décide enfin à t’exprimer mon coeur ? Chérie... Il est hors de question que je me sauve là maintenant tout de suite, pour une fois que quelque chose m’amuse un tant soit peu... Nan ! C’est décidé, je reste ! Il me fallait tout de même mettre au clair certaine chose... Une femme acceptant de balancer à un inconnu que sa propre fille était une boule de poils sanguinaire méritait tout de même un peu d’attention... Je ne voulais pas la ‘décevoir‘... Je pris Kate par les épaules et l’obligeais doucement à me faire face. Les yeux agrandis d’effroi, je parlais d’une voix blanche et quelque peu tremblante,

Tu... Tu m’as mentie ?

Je la lâchais, puis reculais légèrement. Fixant ma ’Dulcinée’, je secouais la tête avec une infinie tristesse, puis laissais mes bras retomber mollement le long de mon corps... Je levais les yeux au plafond puis murmurais dans un souffle,

Tu es déjà fiancée c’est cela ?... J’aurai dû m’en douter, une femme telle que toi... seule... c’est impossible... Ou alors ! Non ! ne me dis pas que tu es... Que tu es un... Homme !
* Quel cinéma j'vous jure... Arcorius devrait me payer pour ce que je suis obligé de faire ! Pfu ! *

J’abandonnais immédiatement ma pause grandiloquente et je souris à Kate, qui ne savait plus très bien où elle en était... Je ne regardais pas une seule fois la Reine-des-Emmerdeuses puis je sortis la bague de ma poche,

Kate ! Je me moque bien de ce que ta famille va vouloir inventer pour nous séparer... Laissons les faire et amusons nous de les voir si frustrés à ne pas y arriver... Voici pour toi mon amour ! Un gage de mes sentiments que rien ne pourrait atténuer... Et certainement pas les manières brutales de certaines personnes... Enfin, je ne vise personne là !
* Tu parles Charles ! *

Je passais le bijou ouvragé au doigt de ma ‘Dulcinée’ puis déposais un chaste baiser sur son cou. Je lui murmurais ensuite à l’oreille,

Si il y a une vérité que je dois connaître, je te connais suffisamment pour savoir que c’est de TOI que je l’apprendrais !
* J’en meurs d’impatience ! *

Je me tournais ensuite vers l’enquiquineuse, souriant toujours, j’emprisonnais à nouveau sa main dans la mienne en la secouant fermement,

Vous dire que ce fut un plaisir serait quelque peu exagéré, mais le devoir m’appelle... Et bien... A bientôt... J’espère...
* Oh oui ! A très bientôt imbécile ! *

Un dernier signe de la main à Kate, je quittais l’appartement avec des sentiments mitigés... Petit un : Ces deux femmes étaient d’un ennui mortel ! Petit deux : Je m’attendais à plus de prestance de la part de la Reine-des-Machins et pas à une vulgaire ‘balance’ ! Petit trois : C’était vraiment trop facile ! Petit quatre : J’avais la méga dalle !...

Ynes était tout à fait déçue. Et il n'y a rien de pire que quand elle est déçue. Cette émotion vive, désagréable et carnassière naquit à cause de Kate et de Zack. La Souveraine attendait énormément de ses enfants... Il en avait sans dire. Mais aucun des deux ne prenaient sérieusement les intérêts, et de la famille Enghart, et de la race lycanthrope. Ynes avait-elle fait une erreur en les mettant toujours dans ses priorités? Elle qui se disait mère de tout un peuple avait pourtant du mal à ne pas avoir quelques préférences. Et le favoritisme. C'est mal! Très mal. Apparemment inutile aussi... En les mettant sur le devant de la scène, Ynes pensait - en dernière leçon - leur ré-inculquait quelques responsabilités. Zack avait à peine passé la porte que la Reine sortit son téléphone et dit un trait rapide "Fais-le". Quand le jeune homme sortit du bâtiment, il se fit photographier (discrètement, bien sûr!). Quand bien même, il n'aura pas prit la sortie principale, elle connaissait à présent son visage et son nom. C'était amplement suffisant. D'ici quelques heures, elle saurait qui il était. C'était tellement simple. Beaucoup trop simple. Humain, Vampire, Lycan, tout le monde était fiché quelque part. Ou quelqu'un avait forcément entendu parlé de vous. Ah! Si Parker avait pu être son fils! Son seul et unique fils! Elle n'aurait pas eut autant de désagrément. Alors que Kate tentait de la justifier, Ynes prit un air particulièrement ennuyé, clairement agacé. Elle n'était pas particulièrement porté vers la comédie, surtout quand ça touchait Kate ou Joshah. En parlant de comédie... Sa fille passait vraiment pour une petite sotte pour être tombée amoureuse de ce joueur de pantomime. Plein de bon sentiments, un discours trop fouillé pour être sincère. Ynes avait effectivement plus d'expérience que sa fille... N'aurait-elle pas pu tomber amoureuse d'un homme franc, direct qui ne donnait pas l'impression qu'il allait fondre en larmes si un autre courtiser sa belle! La Reine était lassée. Lassée de la bêtise de sa fille et des faits divers de son fils! Son petit-fils allait arrivé bientôt et c'est peut être sur lui qu'elle allait placer tout ses espoirs! S'ils avaient vraiment été intéressés, ses enfants auraient dû venir la voir après qu'elle leur ait annoncé qu'ils étaient héritiers, vous ne pensez pas? Qu'ils veuillent comprendre quelle complexe mécanique peut être la régence d'un peuple... surtout en tant que guerre. Alors elle n'avait rien changé à son testament après le repas. Et, ayant menti, c'est toujours le nom de Parker qui s'y trouvait... Parker était un être retors. Arrogant, cruel... Elle ne l'aurait pas renié s'il avait été son fils, mais elle savait également ce que signifier qu'il soit sur le trône... La fin de tout ce que la Reine s'était évertué, et ce, depuis des siècles, à mettre en place. Mais tout peuple connaît une forme de déchéance après un âge d'or.
Ynes perdait trop de temps à rattraper les erreurs des jumeaux... Elle avait pourtant fait son possible pour les élever... Sans un mot, elle récupéra son manteau, repoussa la porte derrière elle, marcha sans arrêt jusqu'à sa limousine, y entra et ferma les yeux quelques instants. Une impression la suivait à propos de Zack. Si c'était ce à quoi elle pensait... Les conséquences auraient été terribles. Tout simplement. Elle rentra donc au Manoir sans avoir prit la peine de tout dire à Kate.

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